Tomoaki Shibata 柴田友彰
14 septembre 2020Hitomi Ishiguro 仁美
26 septembre 2020J’ai voulu faire la photo sous la tour Eiffel avec mon mari parce que ma vie à Paris a démarré ici et avec lui.
Mon prénom c’est Eri, j’ai 33 ans, je suis masseuse à domicile, je travaille aussi chez Facior à Saint Germain. Je viens de Shinagawa dans la banlieue de Tokyo mais je suis née dans la préfecture de Kanagawa.
Je suis arrivée à Paris fin 2017 en visa vacances travail, et puis je me suis mariée avec Vivien en 2019. Nous nous sommes rencontrés en 2016 via des amis, c’était à Shibuya à Tokyo. Un couple marié, c’étaient une amie à moi et un ami à lui. Vivien était en vacances, il venait chaque année au Japon. Il aime le Japon depuis toujours, les mangas, les animes, il a appris le japonais sur le tas avec des amis. On a gardé le contact, puis je suis venue à Paris en 2017 visiter mon amie, et le voir. C’était ma première fois en France.
Nous sommes partis en vacances tous les deux à Rome, j’avais vu le film « Vacances romaines » avec Audrey Hepburn, j’avais très envie d’y aller. C’est mon meilleur souvenir en Europe d’ailleurs.
Au retour, il m’a amenée ici sous la Tour Eiffel la veille de la Saint Valentin, pour me demander en mariage. C’est pour cela que j’ai voulu faire la photo ici. Et avec lui, parce que ma vie à Paris a démarré avec Vivien, et aussi pour m’aider pour la traduction avec toi, je ne parle pas encore bien le français. C’était un peu précipité cette demande en mariage, mais j’étais en partance pour travailler en Chine, à Shenyang au nord de Pékin. Cela faisait loin quand même pour nous voir !
Nous nous sommes mariés à Tokyo, chez Bocuse, c’était très bien. Nous avons décidé de commencer à habiter à Paris, pour voir. J’étais inquiète, car je ne parlais pas français. Tout de suite je suis allée à l’école pour apprendre la langue, je continue quatre soirs par semaine après le travail.
En arrivant à Paris, j’étais émue par les paysages, l’architecture, même par les maisons toutes simples. C’est dommage que les Français ne font pas attention, ils jettent tout par terre.
Tokyo et Paris se ressemblent, il y a du monde, du travail, des activités à faire, mais les personnalités des gens sont différentes. Les Français sont plus chaleureux, amicaux, plus francs. Les Japonais, ils respectent les règles, mais je les sens distants.
Aussi, les dames âgées sont habillées à la mode, j’aime beaucoup. Au Japon, elles ne font plus attention aux vêtements qu’elles portent. Ici elles restent chics. Les gens en France portent des vêtements qui leur vont bien, alors qu’au Japon on change beaucoup pour suivre la mode mais des fois, cela ne nous va pas.
Du Japon, ma famille me manque, mes parents, grands-parents, petits frères et mon chien. Mes amis également, et puis la viande en tranches fines. Depuis toujours, j’aime le fromage, le camembert, il est bien meilleur ici qu’au Japon. A la maison, c’est moi qui cuisine, japonais bien sûr. Près de là où je travaille, il y a une épicerie asiatique, c’est pratique. Au fait, tu pourras me donner des adresses de bons restaurants français ici à Paris ?
Maintenant, je sais que la France me plaît. J’aimerais ouvrir mon propre institut de massage. Au Japon, j’étais gérante d’un salon pour une marque traditionnelle, j’avais une clientèle d’actrices, de mannequins, même Miss Univers Japon. Ma spécialité c’est le Korugi, un massage du visage anti-âge avec des huiles, ça vient de Corée. C’est très populaire dans mon pays, cette technique est efficace pour amincir le visage ou le corps en entier. On travaille avec les os des mains, pour stimuler les méridiens selon la tradition orientale.
Mais avant, nous allons partir habiter au Japon, à la fin de cette année si c’est possible. Juste un ou deux ans, pour faire mes adieux à mon pays. Dans ma valise, il y aura des vêtements à la mode, un couteau à dents….. et du fromage.
Un grand merci à Vivien pour la traduction en live